Sous l’influence de l’ampleur des manifestations en Tunisie, la contestation commence le 13 janvier en Libye200. Le régime de Mouammar Kadhafi a d’abord pris des mesures préventives : interdiction des rassemblements, annulation de rencontres sportives, baisse du prix des aliments de base, et quelques mesures sociales. Cependant, une manifestation a eu lieu à Benghazi le soir du 15 février201, et les affrontements avec la police, qui utilise des armes à feu, en plus des canons à eau et des gaz lacrymogènes, ont duré tard dans la nuit, faisant 38 blessés au moins, dont dix policiers202. Internet est utilisé comme relais d'appel à une journée de la colère pour le 17 février203,204. Al Jazeera annonce que les forces armées libyennes ouvrent le feu sur un enterrement des victimes de la veille et tuent au moins quinze personnes205. Selon Human Rights Watch, la répression a fait 84 morts entre les 16 et 18 février206,207, et 300 morts et 1 000 blessés selon le bilan du 20 février de Libyan Human Rights Solidarity208. Manifestation dans la ville d'El Beïda Le 20 février, Saïf al-Islam Kadhafi, fils de Mouammar Kadhafi, met en garde contre la possibilité d'une « guerre civile » dans le pays209 qui ferait couler des « rivières de sang ». Déclarant : « nous ne lâcherons pas la Libye et nous combattrons jusqu'au dernier homme, jusqu'à la dernière femme et jusqu'à la dernière balle »210, il promet cependant des « réformes211 ». Le mouvement de révolte s'exprime d'abord surtout dans l'Est du pays, et notamment dans la ville de Benghazi (deuxième plus peuplée du pays)212. Le lendemain, la BBC annonce la démission ou le ralliement à la révolution de plusieurs diplomates libyens ainsi que des membres des force de l'ordre213. Ces événements entraînent une forte hausse du prix du pétrole214. Les terminaux pétroliers et l'activité économique sont paralysés alors que les défections se multiplient. Puis le mouvement s'étend quelques jours après à l'ouest et dans la capitale Tripoli où il est très violemment réprimé. Le bilan s'élèverait à 300 morts pour la seule capitale du pays215. L'Est du pays finit par tomber sous le contrôle des manifestants selon de nombreuses sources, grâce notamment à des défections de soldats et policiers qui ont rejoint les manifestants216. À partir du 21 février, la répression des manifestations prend un tour particulièrement violent, les membres des comités révolutionnaires et les mercenaires recrutés par Kadhafi faisant probablement des centaines ou des milliers de morts dans les rangs des opposants. Cette violente répression provoque l’éclatement du régime, le ministre de l’Intérieur, le ministre de la justice, de nombreux ambassadeurs, des militaires démissionnent ou rallient les insurgés217. Le régime poursuit la répression malgré des défections au sein des forces de sécurité par l'embauche de mercenaires étrangers payés pour tirer sur des manifestants. Mouammar Kadhafi prononce une allocution télévisée le 22 février dans laquelle il menace les opposants de « nettoyer la Libye rue par rue et maison par maison », se dit « chef de la révolution jusqu'à la fin des temps » et appelle ses partisans à descendre dans la rue pour le soutenir218. Les bilans des manifestations et de leur répression varient de 640 à 2 000 morts et plus217. Ce dernier appel est très peu suivi, à l'exception de quelques manifestations de faible ampleur à Tripoli, et provoque la prise de conscience du danger à l'étranger. Kadhafi s'adresse une nouvelle fois à la foule sur la place Verte de Tripoli, le 25 février en fin de journée, accuse Al-Qaïda d'être à l'origine des événements219, et ouvre les dépôts d'armes de la capitale, alors que les insurgés en ont déjà pris plusieurs quartiers. La télévision libyenne annonce en outre que chaque famille libyenne recevra 500 dinars (300 euros) et que certains fonctionnaires seront augmentés de 150 %220. Le 27 février, un Conseil national de transition est formé à Benghazi, fusionnant deux instances provisoires, le Conseil national libyen et le gouvernement provisoire de l'ancien ministre de la justice Moustafa Mohamed Aboud al-Djeleil221,222. Représentant les villes tombées aux mains des insurgés, il est chargé d'incarner « le visage politique de la révolution223 ». Au même moment, selon le HCR, 100 000 personnes, principalement des travailleurs égyptiens et tunisiens, ont fui la Libye224. La révolution s'étend à l'ouest jusqu'à Zaouia225 au centre à Brega226 et à l'ouest de Ras Lanouf227. Le 4 mars, les révolutionnaires ont pris la ville pétrolière de Ras Lanouf sur la côte centrale du pays228 et progressent en direction de Tripoli. À l'ouest de la Libye, le 5 mars, l'armée de Kadhafi progresse et pénètre au prix de violents combats dans les villes occupées par les insurgés comme Zaouïa229 (autre pôle pétrolier de Libye). Le 8 mars, selon Al-Jazeera, les insurgés étudient une offre de Khadafi de se retirer, offre que la télévision libyenne officielle nie230. Le 12 mars, Ras Lanouf est repris par les forces pro-gouvernementales à la suite de plusieurs attaques coordonnées231,232. Rebelles libyens après la prise de Bani Walid. Au 15 mars, celles-ci continuent leur offensive et bombardent à l'artillerie Ajdabiya, à 160 km au sud de Benghazi233. Le 13 mars, les troupes de Khadafi reprennent Brega234, le 15 mars c'est Ajdabiya qui tombe aux mains des troupes de Khadafi235. Le 18 mars, après la résolution du Conseil de Sécurité de l'ONU imposant une zone d'exclusion aérienne, Khadafi proclame un cessez-le-feu236 alors que le matin du 19 mars ses troupes attaquent Benghazi237,238. Le 20 mars, après les premiers bombardements de la coalition, l'armée libyenne annonce de nouveau un cessez-le-feu sans le respecter239, alors que Benghazi est libérée de la menace des troupes de Khadhafi qui se replient vers Ajdabiya240. Après une période d'incertitude sur le plan militaire, la situation bascule dans la région de Tripoli dans le courant du mois d'août, où plusieurs villes environnant la capitale tombent les unes après les autres aux mains de la rébellion. Le week-end du 20-21 août, soutenues par des bombardements renforcés de l'OTAN, les forces rebelles du CNT lancent une offensive majeure nommée « Sirène » contre la capitale ainsi encerclée. Rencontrant une faible résistance, elles s'assurent en quelques heures du contrôle d'une grande partie de Tripoli, réduisant le pouvoir de Kadhafi à une portion congrue241. Les combats se poursuivent ensuite autour des derniers bastions kadhafistes. Le 20 octobre 2011, Syrte, le dernier d'entre eux, tombe aux mains des forces du Conseil national de transition et Mouhammar Kadhafi est tué242. Le 23 octobre 2011 à Benghazi, le président du CNT Moustapha Abdeljalil proclame la « libération » de la Libye et l'adoption de la « charia » comme source du droit, mettant officiellement fin à la guerre civile qui durait depuis huit mois243. Révolution yéménite Manifestations au Yémen à Sanaa le 3 février. Article détaillé : Révolution yéménite de 2011-2012. Les manifestations yéménites commencent le 29 décembre200, dénoncent « la transmission héréditaire du pouvoir » et réclament le départ du président de la république yéménite Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis plus de trente ans. Jeudi 27 janvier, près de 16 000 personnes manifestent dans les rues de Sana'a244, scandant des slogans tels que « Non au renouvellement des mandats, non à la transmission héréditaire du pouvoir245 » — des rumeurs soupçonnant le président Saleh de vouloir transmettre le pouvoir à son fils Ahmed, chef de la garde républicaine246, à l'exemple des précédents syriens (Bachar el-Assad) ou azerbaïdjanais (Ilham Aliev). Organisées par une coalition de partis d'opposition dominée par le parti islamiste Al-Islah, le « forum commun », les manifestations restent pacifiques. Le 2 février, le président Saleh tente de désamorçer la crise en affirmant devant le parlement qu'il ne briguerait pas un nouveau mandat en 2013. Dans une allocution diffusée par la télévision d'État, il déclare : « Nous sommes une république, et je suis contre la transmission du pouvoir247 ». Le 3 février, des dizaines de milliers d'opposants au régime se réunissent de nouveau dans les rues de Sana'a, réclamant toujours la démission du président Saleh248. Le 12 février, au lendemain de la victoire de la révolution égyptienne, près de 4 000 manifestants se heurtent aux forces de l'ordre et à près de 10 000 partisans du président Saleh249. Le 23 avril, le Président Saleh annonce qu'il quittera le pouvoir dès qu'un gouvernement d'union nationale sera mis en place, conformément au plan de sortie de crise du Conseil de coopération du Golfe accepté par les deux camps250. Après s'être désisté au dernier moment, le président Saleh provoque la colère des manifestants et des combattants tribaux, marquant le début d'affrontement armés entre forces gouvernementales et opposants insurgés71. L'accord est finalement signé fin novembre, et le président Saleh cède le pouvoir à son vice-président avant de quitter le pays. Le 21 février 2012, l'ancien vice-président, Abd Rab Mansour Hadi, est élu président de la république pour un mandat intérimaire de deux ans lors d'élections présidentielles anticipées. Il fait de la lutte contre Al-Qaida dans la péninsule arabique une priorité. Guerre civile syrienne Article détaillé : Guerre civile syrienne. Alors que le mouvement de protestation semblait avoir du mal à démarrer malgré les appels lancés depuis le 4 février251, les manifestations se répètent chaque jour à Deraa à partir du 15 mars252. Plusieurs bâtiments symboliques du pouvoir (siège du parti Baas, tribunaux) sont incendiés252. Le vendredi 18 mars, des manifestations de plusieurs milliers de personnes ont lieu à Dara, Damas Homs et à Banias. Le pouvoir réprime dans le sang ces manifestations, faisant 4 morts et une centaine de blessés au moins. Des dizaines d’opposants sont arrêtés251. Toute condamnation internationale de la répression est toutefois bloquée notamment par la Russie et la Chine, opposées à toute action internationale contre leur allié Syrien, et échaudées par le précédent libyen. Ce mouvement de répression se poursuit et se renforce lors de l'été : le régime lance des chars militaires contre les villes soulevées, notamment Homs253, causant des milliers de morts y compris lors du Ramadan de l'été 2011. Plusieurs capitales arabes condamnent finalement le pouvoir syrien, provoquant une session spéciale du Conseil des droits de l'homme de l'ONU le 22 août 2011254. À l'automne, les défections au sein des forces armées se multiplient, ainsi de nombreux soldats se rebellent pour retourner leurs armes contre les forces de répression, situation qui fait craindre à l'ONU un mouvement de guerre civile, d'autant plus que les attaques de déserteurs contre forces loyalistes au régime semblent se multiplier255. Contestation bahreïnienne Manifestants bahreïniens campant autour de la place de la Perle. Article détaillé : Soulèvement bahreïni de 2011-2012. Les protestations bahreïniennes de 2011 sont une vague de contestations populaires sociales et politiques rares dans ce pays, débutées à partir du 14 février 2011 dans le pays arabe de Bahreïn200. Il s'inscrit dans un contexte de protestations dans les pays arabes. Comme en Tunisie ou encore en Égypte, les manifestants demandent plus de libertés et de démocratie, ainsi qu'un meilleur respect des droits de l'homme. Le 14 mars 2011, des détachements de troupes venus du Golfe arrivent à Manama dans le but de s'opposer aux manifestations chiites. L'Iran, se sentant proche des contestataires, condamne cette intervention. Des dizaines de personnes sont tuées dans les manifestations dans les rues de la capitale. Contestation algérienne Manifestations algériennes. Articles détaillés : Contestation en Algérie en 2011 et Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD). Le mouvement de contestation en Algérie commence le 28 décembre200, après que le coût de la farine et des aliments de base a explosé. Contrairement aux informations diffusées à travers certains médias, les protestations contre la hausse des prix auraient d'abord débuté à Oran256, dès la soirée du lundi 3 janvier dans le quartier de Ras el Aïn257. Les manifestations ont par la suite gagné d'autres quartiers d'Oran et villes d'Algérie, notamment Douaouda le 4 janvier, dans la wilaya de Tipaza, quand des échauffourées entre des jeunes et la police furent signalées258 ; plus tard ce jour-là, la même chose arrive à Fouka et à Staoueli258. À la tombée de la nuit du 5 janvier, l'expulsion d'un groupe de vendeurs ambulants à Bab El Oued, Alger, provoque des émeutes dans le vieux quartier des Trois-Horloges, où se trouve la Sûreté de la Daïra de Bab El Oued259, un groupe de jeunes cagoulés et armés de pierres tente en vain de pénétrer dans le siège de la Sûreté de Daïra ; au lieu de cela, il s'attaquent à un abribus260, pillent deux magasins se trouvant dans le quartier, allument des feux avec des ordures et des pneus et cassent les poteaux d'éclairage public261 ; des show-rooms de concessionnaires automobiles sont aussi saccagés dans le quartier de Triolet, et des voitures qui étaient dedans, brûlées et détruites262. Ali Belhadj, l'ex numéro deux du Front islamique du salut, parti islamiste interdit en Algérie est allé voir les jeunes manifestants à Bab El Oued, les encourageant, avant de se faire arrêter par la police le même soir263. Plusieurs émeutiers sont arrêtés ce jour-là aussi par les forces de l'ordre259. En signe de protestation, au moins onze personnes tentent de se suicider par le feu, quatre décèdent264. Le 3 février est annoncée la levée prochaine de l'état d'urgence, en vigueur depuis 1992265. Celle-ci est promulguée le 24 février266. Le 7 février, la préfecture d'Alger interdit la marche du samedi 12 février organisée par la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD)267, qui est dispersée par les forces anti-émeutes268. Le 13 février, l'opposition appelle à de nouvelles manifestations pour le 19269. Contestation jordanienne Article détaillé : Contestation en Jordanie en 2011. La Jordanie connaît une situation qui, dans une certaine mesure, est comparable à celle de la Tunisie : petit pays, sans ressources pétrolières, à la population jeune, diplômée et touchée par le chômage. Les classes dirigeantes sont également corrompues et accaparent les richesses du pays. La situation est plus explosive, car le pays est face à Israël et abrite une importante communauté palestinienne. Les manifestations commencent le 14 janvier, jour du départ de Ben Ali200. Le roi Abdallah II tente de désamorcer la situation en remplaçant le premier ministre par Maarouf Bakhit au mois de janvier 2011, qui annonce la formation de son nouveau gouvernement le 9 février270. Cependant, dès le 5 février, les tribus bédouines, soutien traditionnel de la monarchie, marquent leur opposition en publiant une dénonciation de la corruption de l'épouse du monarque, ce qui menace donc directement le régime qui bénéficie encore de la neutralité des Palestiniens270. En réponse aux manifestations prolongées, le nouveau Premier ministre est de nouveau remplacé en octobre, par Awn Shawkat Al-Khasawneh. Accusé de lenteur face aux réformes, celui-ci démissionne, et le roi changera de nouveau de Premier ministre en avril en la personne de Fayez Tarawneh. Manifestations marocaines Article détaillé : Contestation au Maroc en 2011. Au Maroc, le jeune roi Mohammed VI avait promis, lors de son accession au trône en 1999, une série de réformes démocratisant la monarchie. Il avait également entrepris une évolution du statut des femmes et un débat sur les années de plomb. Cependant, le processus de démocratisation du régime est demeuré bloqué selon un groupe de jeunes Marocains appelé Mouvement du 20 février. Ceux-ci, encouragés par la vague contestataire du début 2011, lancent sur les réseaux sociaux plusieurs appels à manifester, le premier le 30 janvier200. Les appels à manifester, peu suivis, se renouvellent, désignant le 20 février 2011 comme étant la « journée de la dignité ». Selon le « Mouvement du 20 février », il s'agit de « revendications politiques et non pas une demande de changement du régime monarchique, c'est un appel à des réformes constitutionnelles271 ». Cet appel à manifester est soutenu par le mouvement islamiste Al Adl Wal Ihsane272 et quelques associations de droits humains notamment l'AMDH271. Quant aux partis politiques marocains, comme le parti de la justice et du développement, principal parti islamique de l'opposition, ont appelé à ne pas participer à ces manifestations craignant des « débordements273 ». Manifestation à Casablanca le 15 mai. Le 9 mars, le roi Mohammed VI prononce un discours diffusé en direct à la télévision. Il annonce la nomination d'une commission chargée de proposer une réforme de la constitution qui sera soumise à référendum. Le 17 juin, le roi annonce les aboutissants de cette réforme, qui modifie grandement la constitution. Elle prévoit que le roi nomme comme Premier ministre, désormais « Président du Gouvernement », le chef du parti vainqueur des élections. Il pourrait néanmoins dissoudre le Parlement si nécessaire. La politique générale du pays serait désormais débattue sans le roi. La justice se verrait désormais indépendante du pouvoir royal, et il y aurait également séparation de l'autorité religieuse et de l'autorité politique du roi, auquel le poste de « Commandeur des Croyants » ne serait désormais valable que pour les questions religieuses. La langue berbère deviendrait également, au même titre que l'arabe, une langue officielle d'état. Cette nouvelle constitution a été approuvée à la suite d'un référendum le 1er juillet 2011. Une manifestation de plusieurs dizaines de personnes est signalée à Laâyoune le 2 février 2011274. Le « Mouvement du 20 février » réunit une quarantaine de personnes à Laâyoune selon l'agence MAP (Maghreb arabe presse)275. Une centaine de Sarahouis manifestent à Dakhla le 26 février276. Selon le directeur du festival, José Kamal, les images de soulèvements diffusées par les médias arabophones agissent comme une « Star Académie de la violence » auprès de certains jeunes de 15-18 ans277. Interviewé par l'agence EFE, le délégué du Front Polisario à Santa Cruz de Tenerife, Hamdi Mansour accuse l'armée marocaine et désapprouve le festival278. Le lien avec la vague de contestations dans le monde arabe et les revendications en faveur de la démocratie reste, selon certains médias, obscurs. Manifestations bahreïniennes Article détaillé : Soulèvement bahreïni. À Bahreïn en 2011, la majorité chiite est descendue dans la rue pour demander davantage de droits et un partage plus équitable des richesses issues du pétrole, détenues par le clan sunnite au pouvoir279. Le gouvernement a durement réprimé les manifestations en tirant sur la foule à balles réelles, avec l'aide de l'armée saoudienne279. Les manifestations et la répression continue en 2012 et 2013279. Irak D’importantes manifestations ont lieu en Irak, pour demander la démocratisation, dès avant le 24 février280. Le 25 février, de nouvelles manifestations ont lieu à Kirkouk, Mossoul, Hawija, Bagdad et Bassorah281. À Mossoul, sept manifestants ont été tués par la police ; d’autres affrontements ont eu lieu à Hawija, portant le bilan des manifestations irakiennes à plus de onze morts282. Vingt personnes sont blessées dans une nouvelle manifestation au sud de Bagdad, le 27 février283. Cependant, ces manifestations sont moins facilement lisibles que dans les autres pays arabes : le contexte de guerre civile se mêle et les divisions entre Arabes, Kurdes et Turkmènes, chiites, sunnites et chrétiens, yazidis et Shabaks se superpose au mouvement populaire280. Pour le cinéaste français François Hien, il s’agit aussi d’une demande de dignité, de démocratie et d’unité du pays, au-delà des différences confessionnelles et communautaires280. Contestation palestinienne Article détaillé : Contestation sociale dans les Territoires palestiniens. Le gouvernement palestinien de Salam Fayyad à Ramallah, qui fait face à une sérieuse crise budgétaire relative au Protocole de Paris de 1994 régissant les relations économiques entre Israël et l’OLP est confronté à une « colère sociale » dans les Territoires palestiniens occupés qui a débuté fin août 2012. Cette contestation qui a été provoquée par la hausse des prix de l'essence et des denrées de base a été suivie par des appels à « dégager » adressés au Premier ministre. Les manifestations ont pris de l'ampleur le 10 septembre 2012, les transports publics se sont mis en grève, les principaux accès aux villes de Cisjordanie ont été barrés par des manifestants qui se sont confrontés aux policiers palestiniens qui ont riposté avec des matraques et ont tiré des coups de semonce284. Les protestations ont été déclenchées par la mort d’un Gazaoui de 17 ans, Ehab Abou al-Nada, qui s’est immolé par le feu le 2 septembre 2012 en protestation contre ses conditions de travail. Son geste est semblable à celui de Mohamed Bouazizi, qui avait été à l’origine de la révolution de Jasmin en Tunisie en janvier 2011285. Autres pays arabes En Mauritanie, la répression de manifestations contre le manque d'eau et la hausse des prix à Vassala, le 18 février, a fait plusieurs blessés. Des arrestations ont eu lieu286, mais le mouvement continue, mobilisant quelques centaines de jeunes283. Dans le sultanat d’Oman, des manifestations limitées dans leur ampleur ont lieu. Le 27 février, la police tue deux chômeurs qui manifestaient et en blesse cinq à Sohar283. Le responsable de la sécurité intérieure, Ali ben Majid al-Maamari, partisan d’un rapprochement avec l'Iran a été démis de ses fonctions287. En Arabie saoudite, des intellectuels lancent à la fin du mois de février un appel sur Internet en faveur d’une monarchie constitutionnelle283. Au Liban, une manifestation de quelques centaines de militants a lieu le 27 février 2011288. Au Koweït, la contestation, d'abord achetée par l'émir grâce aux excédents pétroliers, enfle progressivement et débouche sur une crise parlementaire, gouvernementale, électorale à son paroxysme fin 2012. Au Qatar et aux Émirats, la contestation est plus intellectuelle, et se manifeste surtout par la répression judiciaire, sans manifestation de rue. Influences et conséquences hors du monde arabe Selon la sociologue Cécile Van de Velde, « le printemps arabe a réveillé les consciences », y compris en Europe, même si les contextes sont très différents d'un mouvement de contestation à l'autre289. Certains mouvements de protestation se sont aussi inspirés des évènements qui se sont produits dans le monde arabe, comme le Mouvement des Indignés et le Mouvement Occupy290. Albanie Article détaillé : Manifestations albanaises de 2011. En Albanie, des manifestations ont eu lieu à la suite des accusations de corruption291. Burkina Faso Article détaillé : Révolte de 2011 au Burkina Faso. À la suite de la mort d'un collégien dans un poste de police, des manifestations de jeunes éclatent dans plusieurs villes du pays. Ces manifestations se transforment vite en révolte contre le gouvernement dont la forme s'apparente à celles du printemps arabe292 : situation précaire des jeunes, dénonciation de la corruption, reprise du slogan « Dégage » envers un président en fonction depuis des décennies (1983)293. Chine Article détaillé : Manifestations chinoises de 2011. Manifestation le 20 février en Chine, à Pékin. En Chine, des appels à manifester ont été publiés sur Internet en février 2011 dans le but de soutenir la Révolution tunisienne (dite Révolution de jasmin) et de s'en inspirer pour contester la situation locale294. Les autorités chinoises ont rapidement censuré les recherches du mot « jasmin » sur Internet afin de limiter l'audience de ces appels294. Le régime est également revenu à des méthodes abandonnées un temps, avec des arrestations et « disparitions » préemptives de masse, qui concernaient au moins une cinquantaine de personnes en février 2011295. Iran Article détaillé : Contestation en Iran en 2011. Ali Khamenei a invité les Égyptiens à suivre l'exemple de la révolution islamique de 1979. Immédiatement, les dirigeants du mouvement vert, vaincus en juin 2009, ont organisé une manifestation de contestation du pouvoir islamique, sous couvert de soutien à la révolution égyptienne, qui a lieu le 14 février296. Cette manifestation s'est déroulée le 14 février et aurait fait deux morts297. Mali Article détaillé : Insurrection malienne de 2012. Le Mali ne fut pas particulièrement touché par des manifestations, mais le Printemps arabe et la guerre civile libyenne qui en découla sont en partie à l'origine de l'insurrection malienne de 2012, des milliers de combattants touareg maliens quittant la Libye pour retourner au nord de leur pays d'origine et des flux d'armes très importants se disséminant dans la région. Québec Article détaillé : Grève étudiante québécoise de 2012. La grève étudiante québécoise de 2012 a été surnommée « Printemps érable » en référence au printemps arabe et au symbole canadien de la feuille d'érable298. De façon générale, ce surnom est souvent considéré comme un simple clin d'œil au Printemps arabe, car les protestations québécoises n'ont eu ni l'ampleur ni les caractéristiques des évènements du monde arabe299,300. Cependant, de la même manière que le Mouvement des Indignés et le courant Occupy dont il est également l'émanation, le Printemps érable est parfois vu comme une conséquence indirecte du Printemps arabe, lequel aurait favorisé l'éveil des protestataires occidentaux301. Plusieurs acteurs du mouvement québécois ont revendiqué l'influence du Printemps arabe. Ainsi, dès avril 2012, le Manifeste pour un printemps érable, écrit par un collectif d'« indignéEs du Québec », mentionnait explicitement cette filiation : « 2011 fut l’année de l’indignation et de la révolte. Le printemps arabe a fait vaciller des autocraties, emporté des dictateurs, déstabilisé des régimes et poussé de nombreux autres à concéder des réformes. Les images de ces peuples arabes détrônant leurs oligarchies ont fait le tour du monde et donné l’exemple »302. En mars 2013, lors d'une participation de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) au 10e Forum social mondial à Tunis, Jean Murdock, secrétaire général et trésorier de la FNEEQ-CSN, déclarait : « S'il y a quelque chose de commun entre le printemps arabe et le printemps érable, c'est sûrement cette volonté de participer au débat de société, de prendre part aux décisions »303. Également en mars 2013, le Collectif de la société civile québécoise considérait que le Printemps arabe pouvait « encore féconder [leur] Printemps érable »301. Vue chronologique des évènements Déroulé synoptique (pour plus de détails, voir ci-dessous ou les articles spécialisés). Prémices Selon l’avocat et écrivain libanais Alexandre Najjar, la révolution du Cèdre (qu’il surnomme le «printemps de Beyrouth ») est le départ du printemps arabe. En mars 2005, des centaines de milliers de personnes, toutes confessions confondues, ont manifesté de manière pacifique place des Canons pour obtenir le départ de l’armée syrienne du Liban, après le meurtre de Rafic Hariri. Les mêmes problèmes étaient dénoncés : corruption, népotisme, propagande, parti unique, censure. Les mêmes menaces étaient agitées pour réfréner les demandes de démocratie : peur de l’islamisme, lutte contre Israël. Les mêmes méthodes : manifestations pacifiques, sit-in, ont abouti à un début de changement, en particulier au retrait des troupes syriennes du Liban304. À l'époque, la même expression est alors employée par George W. Bush à Washington, qui applaudit ces prémices d’un « printemps arabe305,Note 2 ». Selon Éric Denécé, ces révolutions ne sont pas spontanées, car dès 2007-2008, des conférences organisées sous l’égide d’ONG américaines, comme Freedom House, l’International Republican Institute ou Canvas, et où étaient présents la plupart des blogueurs et des leaders de ces mouvements, ont créé un contexte favorable aux révolutions306. En octobre 2008, peu après le début de la Crise Structurelle, le Groupe Carlyle publie en conseil d'administration un fichier powerpoint ou il développe l'utilité de déstabilisation des régimes politiques de la région MOAN (Moyen-Orient Afrique du Nord) et le bien-fondé de la spéculation à ce propos (grâce à des produits d'investissements dénommés « MENA Buy-Outs »), notamment, pour pouvoir à terme être capable de rivaliser sur le plan économique contre les nouvelles puissances émergentes avec la Chine en tête de liste. Le fichier a été publié en novembre 2010 par wikileaks307. Décembre 2010 Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Le mouvement de protestations et révolutions dans le monde arabe en 2010-2011 commence en Tunisie, dirigée par Zine el-Abidine Ben Ali depuis 1987. L'immolation de Mohamed Bouazizi à Sidi Bouzid le 17 décembre 2010 déclenche des manifestations massives et répétées, où les manifestants affrontent les forces de l’ordre qui leur tirent dessus308. L'Algérie, voisine de la Tunisie et dirigée depuis 1999 par Abdelaziz Bouteflika, est le premier pays touché par des répliques. Les protestations algériennes commencent le 28 décembre 2010. 2011 Janvier En janvier, des immolations par le feu ont lieu dans différents pays du monde arabe. Le 14 janvier, la fuite du président Ben Ali vers l'Arabie saoudite sonne la réussite de la première révolution populaire arabe et déclenche la contestation populaire dans tout le monde arabe. Le mouvement s’auto-entretiendra ensuite pendant plusieurs mois, de la réussite ou du maintien des contestations dans les différents pays. Le jour même de la chute du régime tunisien, des manifestations commencent en Jordanie, dirigée depuis 1999 par le roi Abdallah II. Le 17 janvier 2011, la Mauritanie, dirigée depuis 2009 par Mohamed Ould Abdel Aziz, voit une immolation. Le même jour, les protestations omanaises commencent, dans ce pays dirigé depuis 1970 par le sultan Qabus ibn Said. Le lendemain, 18 janvier, c’est le dictateur yéménite Ali Abdallah Saleh, président du Yémen du Nord depuis 1978, et du Yémen réunifié depuis 1990, qui subit une contestation lancée par les étudiants. Le 21 janvier, un mouvement naît également en Arabie saoudite, dirigée depuis 2005 par le roi Abdallah Ier. La dernière semaine de janvier, les évènements se multiplient. Quelques protestations ont lieu au Liban à partir du 24. Le mardi 25 janvier, une manifestation importante réussit à occuper la place de la Libération (midan Tahrir) au Caire en Égypte, dirigée depuis trente ans par Hosni Moubarak. Le Premier ministre tunisien Mohamed Ghannouchi doit remanier son gouvernement le 27 sous la pression populaire. Le 28 janvier, la réussite de manifestations massives annonce la révolution égyptienne, et les premières manifestations ont lieu en Palestine. Les protestations marocaines commencent le 30 janvier, alors que le roi Mohammed VI n’a pas concrétisé les espoirs placés en lui et qu’il avait suscités au début de son règne. Février La poursuite du processus de réforme en Tunisie (avec le 6 février, la dissolution de l'ancien parti gouvernemental), et surtout les manifestations massives en Égypte qui aboutissent le 11 février au départ d’Hosni Moubarak, sont suivies d’un deuxième départ de contestations, avec plus d’ampleur, ou de mesures préventives plus importantes. Le 12 février, Mahmoud Abbas annonce des élections législatives et présidentielles avant septembre101. Les protestations bahreïniennes connaissent un nouveau départ marquant le 14 février. L’occupation de la place de la Perle, version locale de la république de Tahrir, dure un mois. Hamad bin Isa Al Khalifa, roi depuis 2002, et son oncle premier ministre depuis quarante ans, sont divisés et prennent quelques mesures dilatoires. À Oman, les grèves et manifestations auparavant sporadiques, prennent de l’ampleur, principalement dans le port industriel de Sohar76. Au Maroc, des manifestations pacifiques le 20 février réunissent près de 40 000 personnes dans plusieurs villes. Le 27 février, le premier ministre tunisien Mohamed Ghannouchi démissionne sous la pression de la rue, et est remplacé par Béji Caïd Essebsi, qui annonce le 3 mars l’élection d’une Assemblée constituante le 24 juillet. En Libye, la révolution du 17 février est tout de suite l’objet d’une répression sanglante, qui provoque une insurrection dans les villes de la côte et de l’intérieur. En Jordanie, les manifestations prennent de l’ampleur fin février74. En Algérie, à partir de février, les manifestations appelées par la CNCD échouent, mais des sit-in et surtout des grèves permettent d’obtenir quelques avancées politiques (levée de l’état d’urgence) et surtout sociales, le gouvernement achetant la paix sociale grâce aux revenus pétroliers65. En Somalie, quelques manifestations ont lieu après le 13 février 2011. À Oman, les grèves et manifestations provoquent l’annonce de mesures sociales (création d’emplois publics et indemnités par les chômeurs), un remaniement ministériel le 7 mars77 et la promesse d’une réforme constitutionnelle le 13 mars78. Au Koweït, les protestations, limitées, commencent le 18 février 2011. Le 23 février, le roi saoudien Abdallah annonce un deuxième train de mesures sociales en faveur des fonctionnaires, des étudiants, des chômeurs, etc. à hauteur de 36 milliards de dollars79. Quelques manifestations ont lieu le 11 mars, surtout à Qatif, dans l’est du pays peuplé de chiites et proche de Bahreïn. En Égypte, les manifestations et grèves se poursuivent pour demander un changement plus profond309, et le 13 février, le Parlement est dissous, la Constitution suspendue ; le 3 mars, le Premier ministre, Ahmad Chafiq est remplacé par Essam Charaf. Mars Le 9 mars, le roi du Maroc Mohammed VI annonce une importante réforme constitutionnelle, soumise à référendum, qui vise à renforcer les pouvoirs du Premier ministre et des partis politiques dans le pays104. Après deux mois de crises simultanées, différentes organisations internationales interviennent pour changer l’issue de certaines. Le 16 mars, les autorités bahreïnies décrètent un couvre-feu dans la capitale Manama et, soutenues par les troupes du Conseil de coopération du Golfe qui montrent ainsi une solidarité contre-révolutionnaire310, entament la répression contre les opposants115,116. Deux jours plus tard, le 18 mars, le conseil de sécurité de l’ONU vote une zone d’exclusion aérienne en Libye : cette intervention sauve Benghazi et l’insurrection libyenne de la contre-offensive loyaliste. Les 26 et 27 mars, les insurgés reprennent Ajdabiya puis Ras Lanouf311. Le 19 mars, les Égyptiens approuvent par référendum une réforme de la Constitution. La Syrie s’éveille à son tour : le 18 mars, l’arrestation d’enfants de Deraa provoque des manifestations, qui s’étendent à tout le pays88. Semblant avoir appris des attitudes des différents dirigeants du monde arabe, le président Bachar el-Assad, après avoir pris des mesures sociales en février alors que la contestation était faible83, réprime brutalement l’opposition et fait de nombreuses victimes312,313,86. Tout comme les autres dirigeants, Bachar el-Assad dénonce un complot de l’étranger90. Au Yémen, les manifestations qui se sont succédé depuis début février sont rejointes par l’opposition parlementaire et les tribus, sans trouver d’issue politique. Mais les manifestants persévèrent, malgré des centaines de morts, dans les manifestations et l’occupation de la place de l’Université de Sanaa. Des mouvements d’opposition armés se réveillent également. Le 31 mars 2011, le gouvernement koweïtien présente sa démission à l’émir Sabah Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah122. Avril Début avril, les mouvements distincts semblent poursuivre sur leur élan dans les différents pays concernés par le printemps arabe. En Algérie, à partir du 2 avril, les gardes communaux campent sur la place des martyrs à Alger et le 6 avril, 80 % des fonctionnaires sont en grève. Le 15 avril, le président Bouteflika promet une réforme constitutionnelle66. En Égypte, Hosni Moubarak et ses deux fils sont placés en détention82. La guerre continue en Libye, les villes de Ras Lanouf passent de l'un à l'autre camp, Misrata et le djebel Nefoussa résistent à l'ouest. La répression policière et les mesures anti-chiites à Bahreïn. La répression armée continue en Syrie au 9 avril, particulièrement à Deraa et le 10 avril à Baniyas314,315. Le blocage de la situation au Yémen provoque l’intervention diplomatique des puissances étrangères qui se posent en intermédiaires. Le Conseil de coopération du Golfe, soutenu par l’Union européenne et les États-Unis, propose un plan de transition en avril. Le président Saleh accepte dans un premier temps, puis se montre réticent, mais un ultimatum de l’opposition et la menace d’une escalade de la part des étudiants le poussent à accepter316. Des manifestations importantes ont lieu au Maroc le 24 avril, malgré les annonces du 9 mars105. Le 28 avril, un attentat à Marrakech fait 16 morts106. Le 25 avril, le gouvernement syrien fait donner les chars dans Deraa317, puis le 7 mai, à Tafas, Homs et Banias. Le bilan des victimes monte à 800 morts selon l'organisation syrienne de défense des droits de l'homme Saouassiah318. En avril, le grand-frère saoudien lance une normalisation à Bahreïn en y envoyant des transports de troupe. la place de la Perle, lieu symbolique de la contestation chiite en mars, est démantelée par des bulldozers. Deux bases de l'armée américaine, majeures pour le dispositif de protection centré sur le Sud-ouest asiatique sont à Bahreïn319. Cette normalisation a lieu éloignée des caméras occidentales, qui montrent des reportages dans les autres pays320. Autre conséquence internationale d'une révolution arabe : le 29 avril, les partis palestiniens signent un accord de gouvernement au Caire, sous l’égide égyptienne102. Mai En mai, les habitants assiégés de Misrata repoussent les forces gouvernementales libyennes et se dirigent vers Tripoli321. Les grèves se poursuivent en Algérie322. Août Après une intervention des forces aériennes des pays occidentaux, appuyés par des pétromonarchies (le tout sous mandat de l'ONU) en juin, les colonnes de Khadafi qui menaçaient la route de Benghazi ont été mises en déroute. L'autoproclamé « roi des rois d'Afrique »323 avait caché pendant des années des armes dans des stocks éparpillés sur tout le territoire, pour prévenir toute insurrection populaire d'un clan adverse. Il faut attendre le 20 août 2011 pour que les forces de l'insurrection en Libye fassent leur jonction avec les résistants dans la capitale de Tripoli. Le 21 août, les rebelles affirment contrôler la ville324. Septembre Le 9 septembre, des milliers d'Égyptiens se rassemblent au Caire, sur la place Tahrir, afin de dénoncer la lenteur des réformes promises par le Conseil suprême des forces armées (CSFA), qui dirige le pays depuis la chute du président Hosni Moubarak325. Octobre Le 20 octobre, Mouammar Kadhafi meurt dans les affrontements à Syrte. Novembre En Libye, le fils de Mouammar Kadhafi, Saïf al-Islam, dernier fils encore en fuite est arrêté le 19 novembre au sud de la Libye par des combattants du CNT326 ; selon les déclarations du procureur de la Cour pénale internationale, Luis Moreno-Ocampo, celui-ci pourrait être jugé en Libye avant d'être jugé devant la CPI pour crimes contre l'humanité327. En Égypte, à la suite des manifestations sur la place Tahrir débutées le 20 novembre, le gouvernement par intérim, dirigé par le marchal Mohamed Hussein Tantawi annonce la démission du gouvernement en place et la formation d'un nouveau gouvernement de « salut national » mettant fin au pouvoir politique sans partage des militaires dans le pays. Les élections présidentielles devraient ainsi se tenir « avant la fin juin 2012 », authentifiant le transfert du pouvoir à un gouvernement civil328. Au Koweït, le mouvement de protestation contre la corruption (le gouvernement offre plusieurs millions de dollars aux députés pour éviter le succès d’une motion de censure) manifeste plusieurs fois, jusqu’à envahir le Parlement, le 17 novembre. Plusieurs manifestants et gardes sont blessés329. |
About us|Jobs|Help|Disclaimer|Advertising services|Contact us|Sign in|Website map|Search|
GMT+8, 2015-9-11 20:14 , Processed in 0.351311 second(s), 16 queries .